Françoise Hardy : "Partir le plus tôt et le plus vite possible"... elle réclame le baisser de rideau

À bientôt 80 ans, la chanteuse se bat contre un cancer qui ne lui laisse
aucun répit. Alors, elle fait son choix, sans hésitation, en militante du droit à l’euthanasie. 

Atteinte d'un cancer depuis plusieurs années, elle semble aujourd'hui ne plus en pouvoir.

La plus sensible de nos artistes réclame le baisser de rideau.

Françoise Hardy reste une icône car prononcer son nom, c’est voir un style, entendre une voix. La solitaire et singulière artiste, incapable de faux-­semblants, reste l’une des chanteuses préférées des Français. Ils ont raison de ­l’aimer, tant son talent est vrai.

A l'approche de ses 80 ans, Françoise Hardy est prête à mourir. Dans les colonnes de Paris Match, jeudi 14 décembre 2023, l'auteure-compositrice-interprète est sortie du silence. Alors qu'elle souffre d'un cancer depuis de nombreuses années, elle est revenue sur son calvaire. Elle assure vivre "un cauchemar". "Je vais mal car mon œil droit voit tout très flou et est douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée. La bouche et l'arrière-gorge sont encore plus asséchées".

Face à ses souffrances, celle qui est également comédienne a expliqué se poser des questions de savoir si elle est vraiment bien soignée.

Je ne connais pas assez d’hôpitaux pour porter un jugement. Le plus important, ce sont les médecins qui non seulement doivent être aussi bons que possible, mais aussi avoir de l’empathie, ce qui n’est pas toujours le cas.

Même si elle a, dans un premier temps, tenté de rester forte face à la maladie, aujourd'hui elle n'a vraiment plus le moral et est démoralisée. "La maladie détruit le moral. L'âge aidant, après des rayons qui touchent la tête, ce qui a été le cas de mes 55 radiothérapies, on perd la mémoire de trop de choses et le manque d'équilibre réduit au maximum les possibilités de bouger", a-t-elle encore raconté ne supportant plus de se voir diminuer.

Ainsi, lorsqu'on lui demande ce qu'il est possible de lui souhaiter pour ses 80 ans, elle répond sans détour : "De partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer".

La maison de Monticello, que vous avez fait construire en Haute-Corse, où vivent aujourd’hui Jacques Dutronc et sa compagne, Sylvie Duval, vous manque-t-elle ?

La maison et le jardin me manquent, bien sûr, mais comme il m’est devenu impossible d’y aller et plus encore d’y vivre, j’évite d’y penser

Avez-vous lu les Mémoires de Jacques Dutronc,  qu’en avez-vous pensé ?

Je suis tombée des nues quand j’ai appris qu’il publiait ses Mémoires et il m’a d’abord dit qu’il ne les avait pas écrits lui-même. Il m’avait habituée aux petits mots très brefs, très gentils, dans lesquels il n’exprimait pas grand-chose. Quand j’ai commencé à lire son livre, j’ai reconnu le style de ses interviews. Il m’avait menti parce qu’il craignait que je n’apprécie pas ses textes ! Malgré mes grosses difficultés de vision, j’ai réussi à lire “Et moi, et moi, et moi” et j’ai été aussi subjuguée qu’enthousiasmée.

Françoise Hardy souhaite mourir dans la dignité

Aujourd'hui, Françoise Hardy souhaite simplement mourir dans la dignité qu'elle a encore. Ces derniers mois, son fils, Thomas Dutronc, a souvent donné des nouvelles, le plus souvent, pas très rassurantes sur sa mère. Cette dernière n'avait d'ailleurs pas pu aller l'applaudir sur scène, où il s'est produit lors d'une tournée avec son père, Jacques Dutronc. Ce dernier est resté très proche de Françoise Hardy et ne semble pas vraiment supporter de savoir qu'elle souffre énormément.